Baabuk, la paire de baskets suisse en laine de mouton

• 23 septembre 2016

Des baskets en laine entre tradition et modernité

Une basket faite de laine de mouton, 100% naturelle, à porter sans chaussettes tout au long de l’année. C’est le produit qu’a développé un couple d’entrepreneurs vaudois après deux ans de travail acharné. Frotter de la laine avec de l’eau et du savon jusqu’à obtenir du feutre ; une pratique ancestrale que Galina Witting et son mari ont placé au cœur de l’activité de leur start-up.

Associant tradition et modernité, les chaussures créées par Baabuk sont inédites et eco-friendly. Car la laine a beaucoup de propriétés intéressantes. En plus d’être durable, elle absorbe l’humidité et régule la température. De plus, la laine est antibactérienne, hydrofuges, lavable à la machine, 7 fois plus résistante que le coton et bien plus respirant que le cuir. Sont forts ces moutons !

Après de multiples voyages, d’innombrables heures de travail et deux campagnes de crowdfunding, la jeune start-up livre ses premières paires depuis le mois de mars. Une réussite entrepreneuriale que l’équipe Rosti a le plaisir de vous raconter dans l’espoir de stimuler vos pulsions créatives et vos envies d’innover.

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Des bottes russes à Jakarta

Tout commence à l’été 2010 lorsque les parents de Galina débarquent de leur Russie natale avec une paire de Valenki à offrir à leur gendre suisse. Les Valenki ? Des bottes traditionnelles russes, faites en laine, qui ont préservé les pieds des Sibériens depuis plusieurs siècles et réchauffent ceux des enfants comme des militaires russes.

Quatre ans plus tard, l’idée prend vie. Installée à Jakarta, en Indonésie, suite à une opportunité professionnelle de son mari, Galina se retrouve un peu seule, isolée par la langue, et décide de produire ses propres Valenki. Grâce à la magie de Skype, elle prend des cours avec une experte de la production de feutre et réussit ses premiers chaussons en laine. Quelques centaines d’heures plus tard, Galina a tout une gamme de prototypes.

Constatant que la laine revient à la mode et que le marché de la chaussure en feutre est quasi inexistant, le couple forme une dizaine d’Indonésiens à la production de Valenki. Les premiers modèles se retrouvent à la plus grande foire outdoor du monde, l’ISPO à Munich, et tapent dans l’œil d’un représentant de magasin de sport qui en commande 900 paires. Un énorme défi à réaliser en 6 mois.

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Des Valenki aux UrbanWoolers

Les allers-retours entre Lausanne et Jakarta devenant difficiles et la main d’œuvre indonésienne n’étant pas du tout habituée à travailler la laine, le couple cherche un nouveau site de production pour honorer sa commande. Il atterrit au Népal. Suite aux tremblements de terre qui ont frappé le pays, « c’était un moyen d’aider quelques personnes sur place ainsi que de profiter du savoir-faire népalais en matière de laine ».

C’est à ce moment là que nait « Baabuk »  –  un mélange entre le bêlement de mouton et le terme russe pour grand-mère. Pas de doute, c’est du véritable artisanat. Le problème, c’est que les bottes en laine, c’est chaud. Et donc pas vraiment adapté à toutes les saisons. Galina imagine alors des baskets en laine cousues à une semelle en caoutchouc — recyclé de vieux pneus, pour rester eco-friendly. L’UrbanWooler débarque ! Une basket légère faite d’un assemblage de pièces de feutre dans un design minimaliste et tendance.

La confection est cette fois confiée à une entreprise portugaise qui produit également sa propre laine. À terme, le couple vaudois espère utiliser de la laine suisse. « En grandissant ou en nous associant avec d’autres marques, nous pourrions envisager cette démarche. »

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Les clés du succès entrepreneurial

C’est sûr, les Valenki de Galina ont bien évolué depuis 2014. Mais les nouveaux designs utilisent toujours la même technique artisanale ; une authenticité qui plait aux consommateurs mais qui ne fait pas tout. Un bon produit ne se vend pas simplement parce qu’il est bon, mais parce qu’il est bien vendu. Telles sont les lois du marché.

Via le site de crowdfouding « Kickstarter », Baabuk a récolté plus de 170 milles francs en deux mois  –  sur les 20 milles espérés, ce qui prouve le plein succès du produit. Un engouement que Galina explique par la qualité de présentation des produits et des prix raisonnables. Mais selon elle, c’est d’abord le réseau qui fait la différence. En parlant un maximum de ses projets à son entourage et ses connaissances, le bouche-à-oreille contribue pour beaucoup à la promotion.

Après deux ans d’investissement autant financier que personnel, le couple voit sa petite entreprise générer de premiers revenus. Une belle réussite qui promeut des produits à la fois artisanaux, naturels et innovants dont la fabrication respecte une éthique de travail et garantit une qualité suisse.

« Pour moi, l’innovation n’est pas uniquement technologique. La Suisse regorge de vrais innovateurs et créateurs dans le design, la mode ou la déco. Ils méritent d’être encouragés et soutenus ».

Damien Gaillet

 

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