Samuel Goumaz nous décortique le métier de graphiste

• 23 avril 2015

Trouver sa voie professionnelle, un joyeux…

Comme beaucoup de jeunes, à l’adolescence, Samuel – dit « Sam » – n’avait pas encore d’idée très précise de son futur métier. Plus motivé par son groupe de métal que par ses cours de math, le Fribourgeois arrive à la fin de son école secondaire avec la même interrogation : « Qu’est ce que je vais bien pouvoir faire de ma vie ? »

Passionné de musique et fasciné par les guitares, il espère d’abord devenir luthier. Mais les seuls stages envisageables l’obligent alors à quitter sa campagne suisse pour le pays du pastis. Il décide donc de se lancer dans l’informatique. Mais ses profs, lui rappelant ses résultats en math, l’orientent vers une carrière de… vendeur en articles de sport. Sam réalise vite qu’il ferait un autant bon sportif qu’un chercheur en physique des particules et se tourne finalement vers une école de commerce.

Après une année à assimiler des bases d’économie et d’administration, une enseignante lui lance : « Samuel, vous n’avez rien à faire à l’école de commerce ! ». Encourageant… Vient ainsi l’heure des grandes questions : « Qu’est-ce qui me plaît vraiment ? ». Plus à l’aise avec un pinceau qu’une calculette, Sam décide de changer d’orientation pour se vouer à ce pour quoi il excelle vraiment : dessiner, créer, imaginer, concevoir… C’est ainsi qu’il intègre finalement l’Eracom, l’Ecole romande d’art et de communication.

Suivre ses envies, la clé de la réussite

« Pour la première fois de ma jeune vie, j’avais l’impression de maîtriser ma matière, d’être enfin capable de faire quelque chose de bien, sans ressentir ni stress ni angoisse ».

Sam semble avoir trouvé sa voie. Soutenu et encouragé par sa famille et ses proches, Sam se voue corps et âme à cette nouvelle formation artistique, avide d’apprendre toutes les ficelles du métier de concepteur en multimédia. Deux ans de cours pour percer les secrets des supports et techniques numériques puis deux ans à travailler en entreprise ; c’est la recette pour former un vrai graphiste qui aime son métier.

Et pour faire un pied de nez à ses profs du secondaire, Sam étudie la programmation web en autodidacte, créant son premier site internet durant sa première année à l’Eracom. Paf ! Après 4 ans de formation, le Fribourgeois devient une sorte de couteau suisse, maitrisant autant le graphisme traditionnel que la communication média et le développement web.

eric

Plus qu’un métier, une philosophie

Pour Sam, le graphisme ne consiste pas seulement à faire de jolis dessins avec de belles couleurs. Être graphiste, c’est avant tout réussir à envisager le monde qui nous entoure sous un autre angle, à ressentir et transmettre la poésie des petites choses de la vie qui, a priori, n’ont rien de fantastique.

Etudier un objet ou un thème sous toutes ses formes – autant concrètes qu’abstraites –, décortiquer leur nature et leur utilité, puis les « habiller » pour révéler leur raison d’être et dégager leur intérêt ; tel est le vrai métier du graphiste ou du designer.

Travailler comme graphiste, c’est donc sans cesse se remettre en question, découvrir de nouvelles conceptions du monde, se confronter aux paradoxes et mettre le doigt sur la « logique de l’abstrait ».

Le grand saut entrepreneurial

Fort de son expérience et bouillonnant d’imagination, Sam réalise vite que l’indépendance est le meilleur vecteur de la créativité. Avec un pote de cours, il lance une première société de graphisme, se confrontant par là aux divers problèmes administratifs (assurances, fiduciaire, 1er pilier, etc) – en fait, tout ce qu’une école d’art ne vous apprend pas !

Après ces deux années formatrices, Sam ressent le besoin d’être seul responsable de son avenir et fonde une deuxième entreprise : « segment ». Mais pour le jeune entrepreneur, être son propre patron est aussi l’occasion de s’entourer de personnes qui partagent le même enthousiasme créatif. A 23 ans, Sam dirige une petite équipe de 4 graphistes devenus aujourd’hui sa seconde famille.

« Je vois mon entreprise comme un cocon, où les gens vivent de leur passion. Nous ne produisons pas énormément de projets mais chacune de nos expériences nous permet d’approfondir nos sens, notre compréhension du métier. Je ne recherche pas un bénéfice à tout prix, je fais simplement de mon mieux pour faire tourner mon entreprise avec le moins de stress possible, le plus de liberté et d’attention. C’est pourquoi j’accorde beaucoup de temps à la formation, à la progression et aux discussions de groupe. »

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Fond, forme, fonction

Avec segment, Sam a développé un processus créatif bien rodé qui allie travail de graphisme et de communication. Tout commence par la question fondamentale… « Pourquoi ? ». Définir le sens et le principe d’un produit, spécifier le concept de fond et la vision d’une entreprise ; tel est le point de départ du graphiste.

Vient ensuite la phase de définition de la forme qui permettra d’illustrer au mieux les valeurs du produit ou de l’entreprise. Styles, couleurs, polices, allures, supports, etc… c’est à cette étape que les graphistes « rendent l’abstrait concret ».

Reste enfin à optimiser la fonction de leur production graphique. Lors de cette dernière étape plus marketing, les graphistes cherchent à élargir les possibilités de communication pour créer de nouvelles ouvertures commerciales. Autrement dit, l’équipe de segment fournit aux représentants des entreprises de véritables outils de présentation et de promotion de leurs produits.

Sam, comment ton entreprise fait-elle avancer la Suisse ?

Outre le travail de conceptualisation graphique et le service de consulting que propose segment, l’entreprise de Sam a des ambitions plus larges.

« Ces dernières années, il y a eu une grosse effervescence autour des entreprises technologiques. Je trouve dommage que les projets non technologiques, notamment l’artisanat ou des projet locaux durables, ne soient pas plus épaulés. Ces projets sont primordiaux au tissu économique suisse et il serait souhaitable de pouvoir leur offrir une vraie visibilité, comme c’est le cas des projets lancés en incubateur. »

Pour y remédier, Sam a déjà quelques idées en tête. Il entend en effet créer un espace où ces jeunes artisans aux ambitions un peu plus modestes que la conquête du numérique, pourront aussi se retrouver et partager leurs inquiétudes, demander de l’aide, etc.

Un message à transmettre aux entrepreneurs de demain ?

« N’importe qui, quelles que soient ses origines sociales, son niveau scolaire ou même son parcours professionnel, peut créer une entreprise. La seule chose que nous ayons besoin c’est de le faire par passion. C’est peut-être un peu naïf, voire un peu bateau, de le dire de cette manière mais le meilleur moyen de vendre un produit, c’est avant tout de l’aimer ! »

Si l’adage est connu, il n’en reste pas moins vrai pour Samuel ! Croire en ses idées, suivre ses envies, rester ouvert et créatif lui ont en effet permis de gagner sa vie en faisant ce qu’il aime, en toute liberté.

Merci pour l’inspiration Sam !

Vous avez envie de rencontrer Samuel, de lui demander conseil ou simplement d’aller boire un verre avec un jeune entrepreneur ? N’hésitez pas à le contacter par mail ou téléphone. Intéressé-e par les services qu’il propose ? Retrouvez toutes les informations nécessaires à une future collaboration par ici.

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