Raphaël Domjan, un eco-explorateur helvétique bientôt en Arctique

• 21 avril 2015

Le soleil inspire les Suisses

Plusieurs générations ont rêvé de pouvoir un jour utiliser le soleil comme ressource énergétique. C’est aujourd’hui chose faite avec l’invention des panneaux solaires photovoltaïques. Et si les premières applications ont permis de chauffer des bâtiments, de prendre des douches chaudes et de recharger son téléphone ou son appareil photo au milieu de la toundra, l’énergie solaire sert aujourd’hui de moteur – au sens propre – à nos déplacements.

Tout le monde a eu vent du projet fou de Bertrand Piccard et de son équipe qui entend boucler le premier tour du monde en avion solaire. Le fameux Solar Impulse a en effet déjà provoqué plusieurs torticolis parmi les curieux qui l’ont vu planer au dessus de nos contrées helvétiques.

A l’instar des membres de la famille Piccard, Raphaël est un explorateur né, toujours avide de nouvelles aventures. Nombreux ont aussi été les passionnés de navigation qui ont suivi avec intérêt le parcours de PlanetSolar, ce bateau équipé de 500m carrés de panneaux solaires qui a bouclé un tour du monde de 60’000 km entre septembre 2010 et mai 2012. Initiateur du projet et chef d’expédition, Raphaël Domjan a naturellement fait partie de l’équipage du premier tour du monde à l’énergie solaire !

Et parce que la propulsion par énergie solaire est à la fois génial et révolutionnaire mais qu’elle ne demande parfois pas beaucoup d’effort à nos muscles, le Neuchâtelois s’est lancé un nouveau défi, aussi technologique que physique cette fois-ci.

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Traverser le labyrinthe de l’Arctique en kayak solaire

Le SolarArcticPassage, c’est le nom de la voie que compte emprunter Raphaël avec son kayak solaire, un parcours de plus de 3’000 km qui relie l’océan Atlantique au Pacifique. Partir de Tuktoyaktuk, dans le Nord-Ouest canadien, pour débarquer à Pond Inlet, sur la côte Est du pays des érables, c’est bien l’objectif du Neuchâtelois et de sa co-équipière bretonne Anne Quéméré, navigatrice chevronnée.

Les deux aventuriers s’engagent dans un sacré périple, c’est le moins qu’on puisse dire. Car la route est impossible à tracer, elle change d’année en année au gré du gel-dégel. Ils vont ainsi devoir se frayer un chemin dans un environnement où les passages s’ouvrent et se referment, entre les centaines de petites îles que compte le nord du Canada, esquivant les icebergs, se faufilant entre les récifs, évitant les heurts des rorquals et des phoques – à ce qu’on dit.

Prévu pour le mois de juin de cette année, la date de départ de l’expédition constitue la seule donnée certaine. En effet, ce passage du grand Nord est une grande première et l’arrivée, bien qu’estimée durant le mois de septembre, dépendra des caprices des glaces qui se dressent sur le chemin de ce voyage inédit.

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Le solaire mis à l’épreuve

Jamais encore des panneaux photovoltaïques n’ont été utilisés sous de pareilles latitudes. Un des objectifs premiers de l’expédition est donc de tester leur efficacité dans l’extrême Nord. En été, le soleil ne se couche jamais. Une aubaine pour deux aventuriers qui devraient pouvoir profiter d’une énergie continue pour alimenter les batteries de leur propulseur et celles de leur matériel scientifique. L’occasion aussi de s’offrir un bronzage permanent.

Bien après les Cortès, Colomb et autre Captain Cook, il faut dire que la cartographie satellite a quelque peu révolutionné l’entreprise des « découvreurs de nouvelles terres ». Mais les aventuriers de nos temps modernes ont d’autres objectifs, tout aussi importants. Les nouvelles expéditions bénéficient aujourd’hui de l’appui de la technologie et ont souvent pour objectif de protéger notre environnement ainsi que la biodiversité. C’est le cas de Raphaël Domjan, notre éco-aventurier.

Équipé d’un capteur d’ensoleillement, le kayak des deux navigateurs aura pour mission d’analyser l’exposition solaire dans ces régions polaires. Grâce aux données récoltées, les scientifiques devraient ensuite pouvoir valider les prévisions d’ensoleillement à des latitudes extrêmes.

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Croire en ses rêves est la meilleure façon de les réaliser

Raphaël Domjan se souvient de ses débuts, à l’époque où parler d’énergie solaire paraissait encore utopique. Pas facile d’être pris au sérieux avec un projet de tour du monde en bateau solaire quand le photovoltaïque n’était encore qu’au stade expérimental.

« Au début j’étais seul, je n’avais que mon rêve pour convaincre ».

Et ce rêve, Raphaël a si bien su s’y accrocher qu’il est sorti du monde éthéré. Le solaire a fait ses preuves, le bateau PlanetSolar a achevé son tour du monde, et Raphaël repart en juin à bord de son kayak solaire. On peut dire que Raphaël a bien fait de croire en sa bonne étoile ! Nous aussi on y croit. Bon voyage et n’oubliez pas de vous griller une galette de rosti sur un de vos panneaux solaires !

L’équipe Rosti

Envie de soutenir ce projet et y garder un joli souvenir ? Pour 30.-, vous pourrez recevoir une carte postale qui naviguera avec Raphaël et Anna et qui vous sera postée depuis la poste la plus éloignée de leur virée arctique !

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