L’information : la nouvelle arme du 21^ème siècle

Journaux, télévision, radio, blogs, panneaux d’affichages, réseaux sociaux … les supports à l’information ont aujourd’hui envahi notre quotidien. Plus besoin de se rendre à la criée du matin pour obtenir les nouvelles fraîches du jour ; à l’ère où l’on a internet dans sa poche, il suffit de consulter son smartphone pour se tenir informé de l’actualité, nationale et internationale. Mais il s’agit là d’un discours de privilégié-e-s !

Si les Suisse-sse-s bénéficient d’un libre accès à l’information, de nombreux pays à travers le monde n’offrent pas les mêmes possibilités – pardon, les mêmes droits ! – à leurs citoyen-ne-s. La censure gouvernementale existe et continue à bafouer la liberté d’expression de nombreux journalistes qui risquent souvent bien plus qu’une simple suppression de leur propos sur internet.

L’information est aujourd’hui devenue une nouvelle arme politique et idéologique. Ainsi, contrôler l’information, c’est prendre le pouvoir. Choisir ce que l’on veut que les citoyen-ne-s sachent, leur donner accès à un certain type d’information plutôt qu’un autre, c’est l’enjeu de nombreux gouvernements qui entendent façonner la mentalité de leurs citoyens à l’image de la philosophie dogmatique nationale.

Reporters Sans Frontières (RSF) et GreatFire : un duo de choc

Lutter contre la censure, défendre et protéger les journalistes de par le monde, telles sont les missions que s’est fixé RSF depuis sa création en 1985. S’actualisant aux nouvelles problématiques de nos sociétés toujours plus modernes et connectées, RSF célèbre, depuis le 12 mars 2010, la « Journée mondiale contre la cyber-censure » afin de lutter pour qu’internet – qui est aujourd’hui devenu un incontestable vecteur de libertés – soit libre et accessible à tou-te-s.

Ce 12 mars 2015, RSF s’allie à GreatFire – une ONG chinoise engagé pour le droit à l’information et la liberté d’expression – pour lancer un nouveau projet intitulé « Collateral Freedom » (liberté collatérale). L’objectif : rendre accessible des sites d’informations censurés par les gouvernements aux citoyen-ne-s victimes de l’autoritarisme des politiques de contrôle étatique.

Mais comment faire pour faire circuler une information censurée sans se faire censurer à nouveau ? Les petits génies de l’informatique de GreatFire ont trouvé la solution : « les sites miroirs » !

Mettre la censure en échec grâce aux “mirroring“

Tous les sites internet sont hébergés sur un serveur. Pour censurer les sites qui les dérangent, certains gouvernements bloquent l’accès à ces serveurs, peut importe le nombre de sites qu’ils hébergent ; pourvu que l’info “indésirable“ soit hors de portée des utilisateur du web.

Pour contourner cette censure, l’équipe de GreatFire a développé une idée simple mais efficace pour rendre la liberté d’expression et d’information aux auteurs de sites censurés. Il suffit d’effectuer une copie des sites bloqués et de diffuser leur contenu via un nouveau serveur beaucoup plus important – en quantité de site hébergés – que l’original.

Concrètement, copier un site censuré sur le serveur de Google ou Microsoft, par exemple, fait que si les gouvernements veulent à nouveau bloquer l’accès à ce site, ils sont forcés de bannir Google ou Microsoft des visites possibles sur internet par les usagers de leur pays. Et pour un gouvernement, bloquer des tels serveurs entraineraient irrémédiablement de grosses pertes économiques, nuisibles à l’ensemble du pays.

9 sites débloqués dans 11 pays

La nouvelle alliance entre RSF et GreatFire a déjà porté ses fruits puisque l’accès à plusieurs site d’information, jugée “dissidente et anti-gouvernementale“ aux yeux des politiques autoritaires, a pu être rétabli en Chine, à Cuba, au Vietnam, en Russie, aux Emirat arabes unis, en Iran, au Bahreïn et dans plusieurs autres pays d’Orient.

Mais si les premiers résultats positifs sont là, la lutte doit continuer car « La liberté d’information est le fondement de toute démocratie. Pourtant, près de la moitié de la population mondiale n’a toujours pas accès à une information libre. » (dixit RSF)

En tant que plateforme médiatique libre, Rostigraben ne peut que soutenir un tel combat en faisant circuler l’information. Car “informer, c’est déjà agir !“

Pour participer à la lutte contre la cyber-censure, Reporters Sans Frontières et GreatFire comptent sur les réseaux sociaux et appellent à la diffusion de leur hashtag #CollateralFreedom.

Retrouvez toutes les informations, ainsi que la liste des sites débloqués, via le lien suivant.

Damien Gaillet

Photo de Paul Downey, Flickr, CC BY 2.0