Les poules suisses pondent aujourd’hui deux fois plus d’œufs qu’en 1946 : quel est leur secret ?

• 15 avril 2015

La Suisse a des poules d’élite

Le saviez vous ? En Suisse, une poule pond en moyenne 325 œufs chaque année contre 197 seulement en 1946. C’est ce qu’annonce les statistiques de GalloSuisse, l’Association des producteurs d’œufs suisses. Mais d’où vient cette hausse spectaculaire ?

On dit que les poules heureuses pondent davantage d’œufs. Alors qu’est-ce qui fait le bonheur de nos gallinacés ? Qu’est-ce qui les motive à pondre presque 10 fois leur poids par année ?

Non, les poules n’ont pas encore de masseurs personnels comme c’est le cas de reines bovines de compétition – ou du moins ce qu’on veut nous faire croire. Non, en Suisse, il n’y a pas de poules dopées ou génétiquement modifiées. Bon alors, c’est quoi le truc pour faire pondre un œuf par jour à une poule ?

De la rue au poulailler

Le premier facteur qui explique cette croissance annuelle d’œufs est d’ordre historique. Il y a quelques années seulement, les poules étaient davantage considérées comme des bêtes sauvages. Grrrrr ! On les laissait se promener dans nos villages à la recherche de verre de terre ou de reste de ratatouille. Se souciant d’elles uniquement quand leurs caquètements annonçaient la venue d’une futur omelette.

Mais petit à petit, la production d’œufs a été envisagée comme une activité à plein temps, au même titre que l’élevage de porcs pour leur viande ou celui des vaches pour leur lait. Doucement, la Suisse a vu naitre des éleveurs de poules professionnels.

Au petit soin pour leurs pensionnaires, les éleveurs ont constaté que les poules, de nature peureuses, pondaient davantage si elles se sentaient en sécurité. Dans un enclos à l’abri des prédateurs à poils et des souliers des gamins. Le poulailler était né.

Un régime spécifique et des conditions de vie optimales

Comme les humains, les gallinacés se portent d’autant mieux qu’ils ingurgitent une nourriture saine. Fini les verres de terre, les poules mangent aujourd’hui un mélange de maïs et de blé boosté aux vitamines et oligoéléments. Un soupçon de soja pour les protéines et le repas est servi.

Autre facteur décisif, la quantité d’œufs pondus est proportionnelle à la qualité du cadre de vie des poules. En Suisse on tolère un maximum de 12’000 poules par élevage – ce qui peut paraître énorme mais qui n’est rien comparé aux poulaillers de plus de 100’000 cocottes en cage tolérés par certains pays. L’essentiel, c’est surtout que les poules aient suffisamment d’espace pour pratiquer leur activité favorite : gratter le sol.

Avec un régime équilibré et un espace suffisant, les gallinacés sont à l’aise pour pondre, presque tous les jours. Et on ne rigole pas avec ces inépuisables ouvrières car si on les brusque, les poules sont capables de faire la grève de l’œuf, sans rire ! C’est qu’elles ont du caractère ces poulettes. Il suffit d’un changement brusque de leur quotidien pour altérer la ponte journalière.

Les Suisses aiment les œufs suisses

Si l’aviculture suisse a encore une marge de progression, les producteurs s’accordent à ne pas surexploiter leurs protégées. Rien ne sert de sélectionner à l’extrême les meilleures pondeuses pour créer des générations de « poules distributeurs », malades et consanguines. Si les cocottes se portent bien, les éleveurs aussi.

Et les Suisses semblent apprécier la qualité des œufs qu’on leur propose puisque la part de la consommation « made in Switzerland » a augmenté de 45 à 57% au cours de l’année passée.

Alors n’ayez pas peur de consommer local. Les œufs suisses sont sains et gouteux, respectent une éthique nationale et témoignent du bonheur des poules. Et avec un peu de mayo et d’aromate, c’est tellement bon…

Bon appétit !

Image : Olibac, Flickr

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