Les “LGTBphobies“ persistent

Il y a plusieurs façons de lutter contre l’homophobie. On peut par exemple commencer par ne plus utiliser les termes « pédé, gouine, tapette, tantouze, pédale, tribade, sodomite, etc… » – ouais, quand même, la langue française a de quoi nourrir et entretenir les discriminations ! – ou du moins essayer de ne pas les employer pour juger un comportement sexuel qui nous paraît “déviant“.

On peut aussi s’engager auprès d’associations luttant pour le droit des homosexuel-le-s ou simplement reconnaître que les gays et les lesbiennes ne subissent pas les mêmes discriminations. Si on y réfléchit… le terme même d’homophobie renvoie uniquement aux hommes ! Alors pourquoi ne pas plutôt dire “gayphobie“ et “lesbophobie“ ; sans oublier la “transphobie“ et la “biphobie“ ?

Ces sous-catégories de l’homophobie – ou plutôt ces déclinaisons d’une discrimination générale envers les personnes qui sortent de la norme sexuelle – renvoient à de multiples incompréhensions et discriminations que notre société essaie de plus en plus de dépasser. La Suisse compte aujourd’hui de nombreuses associations de défense des homosexuel-le-s dont les stratégies de communication ne manquent souvent pas d’audace. A l’image de la 2^ème BD créée par Pochep et Silver dans le but de combattre ce qu’ils appellent les “LGTBphobies“ – contractions de “lesbo-gay-trans-bi-phobies“.

Des dessins, des blogs et « la vie d’Adèle » : le terreau du Projet 17 Mai

Tout commence en 2011. Derrière un bureau dissimulé sous les tas de croquis, de crayons et de tasses à café, Pochep a trouvé une place pour son ordinateur depuis lequel il publie quotidiennement ses dessins et échange avec son pote Silver, lui aussi bédéiste du web. Les deux artistes constatent rapidement qu’ils abordent souvent les mêmes sujets sur leur blog respectif, à savoir les discriminations sexuelles.

C’est alors que les artistes engagés se souviennent du projet réalisé par Julie Maroh. Cette dessinatrice de talent, auteure de la BD “Le bleu est une couleur chaude“ adaptée au ciné sous le titre “La vie d’Adèle“ – excuser du peu –, avait fait appel à de nombreux-ses blogueur-se-s bédéistes pour créer un site destiné à la lutte contre l’homophobie.

Inspirés par le projet, Pochep et Silver décident d’adapter l’idée en passant du net au papier. Ils réussissent à susciter l’intérêt de plus de 40 artistes qui participent bénévolement à la réalisation d’un recueil collectif d’une centaine de dessins intitulé Projet 17 Mai.

La BD comme support d’expression privilégié

Cette première BD connaît un succès fulgurant ! Non seulement les quelques 1’500 exemplaires vendus permettent de récolter plus de 10’000 Euros pour l’association SOS Homophobie, mais les planches de l’album sont régulièrement utilisées pour illustrer toute sorte d’événements et d’expositions.

Grâce aux dessins qui parlent facilement aux lecteur-rice-s, la BD Projet 17 Mai devient un vecteur de changement des mentalités, un outil de promotion et de tolérance envers l’homosexualité.

Fort du succès de ce premier tome, les auteurs remettent cette année la main à la pâte – ou plutôt à la plume – pour réaliser un deuxième album. A nouveau, toute personne sensible à la thématique des LGBTphobies et dotée d’un joli coup de crayon est invitée à participer au projet.

Alors si vous vous retrouvez dans le Projet 17 Mai, que vous avez envie de vous engager dans la lutte contre les discriminations sexuelles, que vous voulez mettre vos talents de dessinateur-rice au service des droits des homosexuel-le-s, n’hésitez pas à envoyer vos œuvres à Silver ou Pochep.

Damien Gaillet

Crédit photos :

http://www.projet17mai.com/2012/05/2d.html

http://www.projet17mai.com/2012/05/quibe.html

http://silverblogbd.blogspot.ch