Samuel Willy, un expatrié suisse dans la barque d’un hôtelier à New York

• 3 août 2015

C’est pas l’homme qui prend l’hôtel, c’est l’hôtel qui prend l’homme

Avril 2009. Samuel Willy troque sa tenue B contre le retour à une vie civile amplement méritée. Après tout, n’importe quel quidam ne finit pas sergent instructeur à la fin de son service !

Durant les mois de service militaire, entre deux rafales, les mecs se surprennent parfois à parler philosophie. Mais pour se détendre, on en revient toujours à bavarder du futur dans le civil et les discussions durent souvent tard. C’est à cette occasion que Samuel découvre qu’un de ses soldats peut le mettre en contact avec l’hôtel Palafitte à Neuchâtel. Que cela ne tienne !

Adieu lac et montagnes de Thoune. Il est temps de déserter les casernes et les champs de tir pour replonger dans ce qui le tient le plus aux tripes depuis la fin de son lycée : l’hôtellerie.

Aux quatre vents

6 mois et un stage effectué plus tard, notre Neuchâtelois d’origine valaisanne met le cap sur l’Afrique du Sud. Il épingle son premier 5 étoiles à son tableau de chasse. Cape Town l’accueille à bras ouverts pour améliorer son anglais. Mais le temps passe vite et après tout, la Suisse a une jolie collection de palaces, non ?

Retour express sur la Riviera pour intégrer le Montreux Palace. 2 ans et demi de service pour se former avec rigueur sur le tas et répondre aux exigences des clients. Mais l’appel du large se fait plus fort et les opportunités surgissent.

Pas question de les rater.

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« Il faut partir jeune, sinon après on a plus envie »

C’est un fameux 5 étoiles londonien, le Savoy, qui l’accueille pour la suite de l’aventure. Il devient alors chef de rang dans plusieurs bars et restaurants de l’hôtel et continue à valoriser son expérience jour après jour. Mais si Dieu veut toujours droit devant, ira-t-il jusqu’à New York ?

Une offre d’emploi tombe pour devenir Assistant General Manager au restaurant Gabriel Kreuther. Aussi sec, il part s’établir là-bas, où il réside à ce jour. Nouvelle adresse en vue de la grosse pomme, l’équipe du restaurant s’active pour gagner des étoiles et devenir le meilleur restaurant de New York. Pari osé dans une ville si compétitive. Mais ça n’effraie pas Samuel.

« Il faut partir jeune, sinon après on n’a plus vraiment envie », souligne-t-il.

Travailler 18 heures par jour, six jours sur sept… C’est un challenge, mais surtout la cadence d’une vie différente, qui motive au quotidien Samuel. Après tout, qui ose gagne, non ?

Faire découvrir la Suisse

Pour Samuel, venir de Suisse est un atout.

« C’est un pays avec une grande tradition hospitalière et je suis heureux de pouvoir être un ambassadeur de la Suisse dans l’industrie de la haute gastronomie et surtout dans une ville comme New York. »

Pour lui, le pays n’est pas assez connu à l’international et gagnerait à être mis en avant par ses compatriotes expatriés. Après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on peut faire goûter une absinthe du Val de Travers à son chef étoilé. Ou encore, partager du chocolat suisse avec son chef pâtissier et le voir frôler le nirvana.

La Suisse a bien des talents à dévoiler, spécialement en matière de gastronomie et d’hospitalité. Comme quoi, il ne faut pas obligatoirement être diplômé de l’École hôtelière de Lausanne pour commencer un tour du monde dans le business de l’hospitalité. Et voir qu’à chaque étape, la débrouillardise et le retroussement de manches vous poussent toujours plus loin.

L’équipe Rosti

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