« Un coup, une victoire »
Regard en biais. La hanche se décroche, la jambe vole et arrive à toute vitesse. Un pas en arrière et le pied de l’adversaire brasse l’air devant son visage. Dans la fraction de seconde suivante, la réponse fuse.
Direct du gauche dans l’épaule pour le déséquilibrer, pied droit projeté. Le talon le frappe dans la tempe gauche. Aussitôt, le regard de son adversaire se perd dans le vide et son corps s’affaisse légèrement en arrière, titubant sur ses pieds. Le juge se jette au milieu, le combat est fini : victoire par K-O.
Pour en arriver la, Sacha Décosterd a travaillé pendant des années. Plus loin qu’un simple hobby, le karaté kyokushin est une véritable doctrine de vie pour lui. Ce sport l’a formé mentalement et physiquement depuis l’âge de 4 ans. Abnégation, humilité, sagesse et force sont essentiels pour affronter la dureté des entraînements et des combats
#objectiftokyo2015
Né à Lausanne, Sacha partage son temps entre des études de biologie et de mathématiques à l’Université de Genève et son travail d’instructeur Kyoku au sein de son club genevois. En plus de cela, il s’entraîne 6 heures par jour : cardio, technique et combat, tout y passe.
Titulaire d’une impressionnante liste de victoires européennes, Sensei Sacha – terme traditionnel pour désigner les professeurs – s’entraîne dur pour son prochain objectif : le Karate Kyokushin World Open à Tokyo en octobre prochain. Jeux Olympiques de la discipline, c’est un des tournois les plus durs et prestigieux dans le milieu. Autant vous dire que l’idée de se retrouver parmi 200 gaillards sur-entraînés à le mettre K-O le fait à peine frémir.
Mais pour y aller, Sacha a dû mener – avec succès – une levée de fonds sur ibelieveinyou.ch pour obtenir les 10’000 francs nécessaires au déplacement et à la participation. Sport non-olympique, le karaté Kyokushin n’attire pas autant de financements que les sports plus institutionnels. Mais dans la pure tradition de tenacité du Kyokushin, le jeune homme de 25 ans n’a pas démordu et continue à se battre pour atteindre ses objectifs.
Une Suisse de l’égalité des chances
Alors Sacha, tu souhaites quoi pour la Suisse ?
“Je pense qu’on est bien loti en Suisse et en général, la situation économique du pays nous permet de réaliser nos rêves. Ce qui est un luxe dont j’ai conscience & un constat encourageant. Dès lors, idéalement ce que je souhaiterais pour la Suisse, serait qu’un maximum de gens puissent concrétiser leurs passions/projets personnels. Cela passe avant tout par l’égalité des chances. Ainsi, les initiatives permettant aux groupes sous-représentés au sein de notre société me tiennent à cœur.”
Pour cela, Sacha et son entraîneur Claudio Alessi soutiennent l’association No Difference. L’organisation permet aux personnes en situation de handicap physique et mental de remédier aux difficultés rencontrées dans la vie. Les personnes peuvent ainsi s’intégrer plus facilement, à travers le sport et les arts.
Sportif et étudiant au grand coeur, Sacha ne chôme pas. Il ne reste plus qu’à croiser les doigts et lui souhaiter le meilleur pour octobre prochain. OSU !
Si vous souhaitez suivre le parcours de Sacha, vous pouvez consulter son site internet, sa page Facebook ou celui de son club. Plus d’informations sur l’association No Difference ici.
Maxime Filliau
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