Retour sur un rassemblement intriguant en plein désert

• 8 septembre 2016

Un décor digne d’Hollywood

Si vous êtes passés par hasard sur les plaines désertiques de Black Rock aux États-Unis cet été et que vous y avez croisé des véhicules semblant tout droit sortis d’un hors série de Mad Max, vous n’avez normalement pas eu à répondre de la colère d’un réalisateur dont vous veniez de gâcher la prise parfaite. Il se pourrait même qu’en suivant ces véhicules vous  soyez tombés sur le festival le plus emblématique et le plus décalé de la région, dans lequel les véhicules mutants sont à l’honneur. Ordo ab chaos… l’ordre par le chaos, l’harmonie par l’anarchie. Tels seraient les mots qui décriraient au mieux l’esprit du « Burning Man » festival, dont la 30è édition s’est terminée il y a trois jours, en plein coeur de ce désert du Nevada.

Si « Burning Man » semble plus évoquer un lointain musée de la torture au Moyen Âge qu’un événement regroupant la musique et l’art dadaïste, les questions se dispersent vite dès lors qu’apparaît l’emblème du festival, un immense bonhomme illuminé, dont la taille grandit chaque année. Le doute n’est plus permis lorsqu’on pose la question de l’histoire de cet événement loufoque et que l’on y apprend que traditionnellement, le festival atteint son apogée lorsque l’assemblée fait brûler le mannequin géant en guise de feu de joie, et ce depuis 1986, date de sa fondation par Michael Mikel et John Law.

Quand on sait que ce dernier est également l’un des fondateurs de la Cacophony Society, les questions s’envolent définitivement. Après tout, si en Suisse on fait brûler un bonhomme de paille durant l’Hom Strom à Scuol, pourquoi pas eux aussi ?

Un concept à succès

Réunissant des anarchistes au grand coeur, des artistes hors normes au volant de véhicules bizarres, des pyrotechniciens de talent et des curieux accourant de partout dans le monde, ce rassemblement qui a accueilli cette année plus de 65’000 déjantés ne cesse d’évoluer et de prendre de l’ampleur, de même que son emblème, dont la hauteur s’élève désormais à environ une vingtaine de mètres. Bon d’accord, pour le coup avec notre Hom Strom on se sent un peu petits.

La crémation festive de ce bonhomme géant s’est d’ailleurs étalée sur quatre jours cette année, oui car aux USA, tout est plus grand. Tellement grand d’ailleurs, que le site du festival se pare chaque année du nom de Black Rock City durant toute la durée de l’événement, et pour cause, pendant une semaine de concert, d’expositions, de rencontres et de démonstrations pyrotechniques, le site se transforme en une véritable « ville », puisqu’il devient pour l’occasion l’un des lieux les plus peuplés de la région.

Un événement à ne pas manquer si vous êtes amateur d’art visionnaire et que vous programmez un passage par ces contrées durant l’été prochain, et si ce n’est pas le cas, pas de tristesse, le site internet de l’événement propose une retransmission en direct pour partager l’expérience depuis le confort de la maison. Comme ça, même devant son écran, on peut participer les pieds en éventail et une bière à la main. Elle est pas belle la vie ?

Elie Razafindraibe

Image à la une par Matt via Flickr

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