Au commencement
14h30. Les yeux se ferment. « Zut, un café en plus, ça aurait pas été de trop. Qu’est ce qu’il gèle dans cette salle. J’ai froid aux pieds en plus. Et les micro-circuits que nous montre le prof sont chiants à mourir. Par contre, si j’arrivais à les mettre dans des chaussettes, ça me réchaufferait les pieds. Et j’aurai enfin chaud aux pieds. Héhé. Mais oui c’est ça ! C’est l’idée du siècle ! Des chaussettes chauffantes qui sauveront les pieds de la planète. Autant ceux des bébés phoques au pôle nord que ceux des touristes Anglais en vacances sur la côte d’Azur au mois d’octobre. My God, il faut que je monte un business. Ça me donnera l’occasion d’aller faire un tour dans ce machin parc de l’innovation. 5 ans que je suis à l’EPFL et j’y ai pas mis un orteil ! Il est temps de tester leur labo et leur espace de co-working. Haha, quel bordel ça doit être ça. Faire croire qu’on bosse pour développer la prochaine appli tout en faisant des concours de codage en buvant des shooters, le pied.”
Ok, on sait qu’on exagère un peu. Mais promis, ces quelques lignes, c’est un peu l’histoire de toute start-up, à quelques détails près…
Un éco-système favorable
Il n’existe pas de parcours type pour la naissance d’une start-up. Pour certaines, la période de gestation est longue et minutieuse, pour d’autres l’arbre d’idées mûri entre deux pleines lunes. Mais toutes sont le fruit d’un travail initial qui requiert un investissement total. Et si la région de Lausanne est si innovante, c’est en grande partie grâce au fameux parc de l’innovation de l’EPFL.
On le sait, l’EPFL est à la pointe – répertoriée dans les meilleures universités mondiales dans de nombreux classements – et son parc de l’innovation n’y est pas pour rien.
Crée en 1991 et rebaptisé « EPFL Innovation Park» en 2013, ce quartier aide le campus à accoucher d’environ une start-up par mois ! Rien que ça.
L’Innovation Park bénéficie de la proximité de la recherche de pointe et des innovations technologiques du milieu de la recherche. Plusieurs grosses entreprises ont également choisi de s’installer dans cet environnement dynamique pour des raisons stratégiques. Le quartier constitue donc un pont entre la recherche, l’innovation et la stabilité financière de compagnies puissantes. Quelques domaines se partagent les nouveaux-nés de l’high tech : l’informatique, les biotechnologies, la medtech, l’électronique et l’environnement.
Arroser les graines
La théorie de la sélection naturelle s’applique aussi dans le monde des start-up. Reste celles qui s’adaptent le mieux aux demandes du marché et à la jungle organisationnelle. Mais au final, l’éclosion s’avère toujours plus facile lorsqu’elle est favorisée dans un espace propice grâce à un ensemble de processus.
Au sein de cet espace, des services particuliers sont dispensés. Des cours de coaching sont administrés pour améliorer la gestion de projet ou lever des fonds. La Forge, un espace de co-working permet aux jeunes start-up liées à l’EPFL de disposer de bureaux et de collaborer entre elles. Dans le même ton, Le Garage offre des solutions temporaires pour disposer de bureaux. Une série de laboratoire de pointe et de workshops sont également accessibles pour les heureux locataires de ces espaces, afin d’améliorer leurs produits et la manière de le positionner sur le marché.
… pour atteindre le baobab
Les chiffres font tourner la tête : pour la seule année 2014, le nombre de start-up créées a doublé, passant de 12 à 24. Et l’investissement suit, puisque les capitaux privés injectés ont atteint 220 millions de francs suisses pour cette même année. Et pour 2015 ? Les paris sont ouverts.
Devant ce succès, les chambres fédérales ont décidé de créer le Parc National d’Innovation pour conforter l’avance de la Suisse dans le domaine de l’innovation. L’EPFL a été désignée pour être un des 2 hubs, en compagnie de sa grande soeur, l’EPFZ. Les cantons du Valais, de Vaud, Neuchatêl, Friboug et Genève unissent leurs forces également pour ce projet. Ne reste plus qu’au Parlement Fédéral de ratifier le projet pour lancer la fête. Plus on est de fous, plus on rit !
Image de Jeremiah Andrick, Flickr
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