Elâ Borschberg, l’épicurienne qui dynamise TaCave – Partie 2

• 29 septembre 2015

L’ainée d’une sacrée famille

Deuxième volet de notre série consacrée aux fondateurs de TaCave, le premier bistrot communautaire de Suisse. Après s’être intéressée à Guillaume Luyet, l’équipe Rosti vous propose de découvrir le portrait de la “bistrophile“ la plus connectée du trio d’entrepreneurs, Elâ Borschberg.

Mmm… Borschberg, Borschberg. Ça vous dit quelque chose ? Oui, Elâ est bien la fille du célèbre pilote de Solar Impulse II, André Borschberg, qui a réalisé la première traversée du Pacifique en solitaire. C’est dit. On pourrait aussi dire qu’Elâ est la grande sœur d’un jeune entrepreneur, Teo Borschberg, qui a fait parler de lui en Chine avec ses toilettes écolo.

Mais il serait bien injuste de la réduire à « la fille de » ou « la sœur de ». Car non seulement Elâ a parcouru bien autant de kilomètres que son père, ayant déménagé de pays en pays avec sa famille puis s’étant mise sur la route du voyage, sac au dos, pendant plusieurs mois, mais elle affiche aussi une grand nombre d’exploits à son palmarès qui rivalise avec celui de ses amis et de ces hommes de son incroyable famille.

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Entre les mondes multiculturel et numérique

Cosmopolite dans l’âme et dans la culture, Elâ est née à Boston d’une mère turque et d’un père suisse. Elle a vécu aux USA et au Japon pendant une année avant de s’installer en Suisse, avec toute la smala, d’abord à Zurich puis dans la belle ville de Nyon. C’est là qu’elle a étudié au gymnase avant de se lancer dans ses études d’hôtellerie à Lausanne.

Soucieux de lui donner un maximum de chances, les parents d’Elâ l’ont toujours encouragée à faire du sport, de la musique et à suivre des études. La vie de la Suissesse n’a donc jamais manqué d’activités. Et à 33 ans, Elâ a déjà plusieurs fois prouvé qu’elle ne manquait pas d’inspiration ni de savoir-faire.

Car après ses études à l’EHL, elle a fait ses armes dans le monde numérique en participant à la création du site de Solar Impulse et en prenant en charge durant 5 ans la communication web ainsi que celle des réseaux sociaux pour le projet solaire. Et à constater l’impressionnant flot médiatique que provoque l’aventure de son père, on ne peut que remarquer qu’elle a plutôt bien géré son job – c’est un euphémisme.

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Entre pinard et viande séchée

Mais alors… Comment Elâ a embarqué dans l’aventure de TaCave ? La version officielle dirait qu’elle a longtemps côtoyé Yannick et Guillaume – ses deux collègues entrepreneurs – durant ses années d’EHL et qu’ils ont tout trois allié leurs compétences, leur amour de la gastronomie et leur sens de l’hospitalité pour monter l’affaire. Mais on préfère l’autre version qui dit qu’Elâ est une pure noceuse qui a partagé bien des godets avec ses deux acolytes avant de concrétiser leur délire commun.

Car c’est bien le plaisir de partager de bons moments entre amis qui a poussé les trois fêtards à créer TaCave. Ils se sont d’ailleurs rencontrés lors de soirées bien arrosées. C’est en effet lors de la fameuse St-Martin, dans le Jura, que Yannick et Guillaume ont pris leur première cuite commune. Et Elâ, qui partageait les bancs de l’EHL avec Guillaume, a rencontré Yannick à travers des amis communs partageant – encore et toujours – le même amour de la bringue.

« Le plaisir, c’est notre mot d’ordre. On n’est pas là pour gagner de l’argent. On veut d’abord rencontrer des gens, faire la fête et revenir aux choses basiques : petits fournisseurs et produits locaux. Le business est une conséquence du plaisir qu’on prend » sourit Elâ qui, comme ses potes, œuvre comme bénévole au sein de TaCave.

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Responsable Com & Déco

À TaCave, Elâ assume bien des tâches. La communication lui prend déjà pas mal de temps. Comme pour Solar Impulse – mais dans un tout autre registre, évidemment –, Elâ gère en bonne partie le site internet, le blog et la newsletter du bistrot. Touche féminine du trio d’épicuriens à l’estomac – et au foie – gargantuesque, elle a aussi pris en charge la décoration des lieux ainsi que les tâches administratives.

Mais dans tout ça, ce qui lui demande le plus de temps – Guillaume et Yannick le confirment –, c’est de gérer et materner ses deux grands gamins d’associés dont la fréquentation met bien souvent en péril la résistance de son foie aux attaques viticoles répétées. Mais soyons honnêtes, Elâ est toujours partante pour faire la fête de son plein gré. Compagnons de noce et collègues de boulot, le trio a trouvé l’équilibre.

« On s’est associé à trois. C’est un pari qui peut être risqué car entre la fête et le travail, on n’est pas forcément pareil. Mais je crois qu’on s’est bien trouvé. On se complète et on se motive les uns les autres » explique Elâ.

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Elâ, un conseil pour faire avancer la Suisse ?

« Je souhaite que la Suisse fasse plus preuve d’ouverture d’esprit pour encourager et stimuler la création de nouveaux concepts innovants ». À l’instar de TaCave, par exemple, qui a prouvé que créer un bistrot à partir d’un financement collectif était possible. Les 800 membres fondateurs qui profitent aujourd’hui d’un apéro à vie ne démentiront pas l’analyse.

Et à propos de nouveaux concepts, Elâ est encore sur un autre coup. En parallèle à TaCave, elle est en train de mettre sur pied une agence de communication digitale permettant aux petits commerces de food & beverage de mieux visibiliser ce qu’ils ont à offrir. À découvrir bientôt sur elaco.ch !

Une chose est sûre, Elâ est une Suissesse qui a la patate et qui croit en la force de ses idées – et de ses délires – pour contribuer à faire avancer la Suisse.

Damien Gaillet

Vous voulez rencontrer Elâ ? Rien de plus simple, il vous suffit de vous rendre à la Rue du Simplon 35 à Lausanne entre 16h et minuit. Vous aurez pas mal de chances de la croiser au coin d’une table de TaCave.

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