Success-story pour des Helvètes

Helvetiq, une maison d’édition suisse dont son histoire se raconte comme une vraie réussite et dont le récit a largement dépassé les frontières de notre pays. Son fondateur ? Hadi Barkat, un aventurier qui voit le jour à Alger en 1977 et qui décide tout jeune de troquer la Méditerranée pour les bords du Léman, afin d’y étudier l’informatique à l’EPFL.

En 2007, c’est en plein processus pour obtenir la nationalité suisse que le cerveau d’Hadi fait tilt. Pour y arriver, quoi de mieux que d’engranger les connaissances nécessaires dans une ambiance ludique et conviviale ? Les dés sont lancés ! Avec l’arrivée de Sébastien, Malcolm, Bruno, Karen, Yves, Nils, une équipe se forme et crée en 2008 un jeu avec pour thématique… la Suisse. C’est grâce à leurs économies que les membres de l’équipe parviennent à produire les 3’000 premiers exemplaires. Pari réussi. Le stock est liquidé en à peine trois semaines !

« Nous avons lancé l’idée du jeu Helvetiq avec peu de temps, peu de ressources et beaucoup de passion créatrice ! » raconte Hadi. 

L’idée fait rapidement le buzz : 6 mois avant la sortie du jeu, les médias s’emparent du sujet lorsque la commune de Vevey pré-commande 500 exemplaires pour ses propres concitoyens. Le succès est là. Ce n’est qu’un début.

Comment Helvetiq a traversé les frontières 

Dans ce contexte de folie, l’entreprise décide de se développer et se diversifier. En 2009, le fossé du Rösti est franchi avec la traduction du jeu en allemand, italien et en anglais. Une app pour smartphone voit également le jour et atterrit rapidement au top 5 des téléchargements sur l’App Store suisse. Puis, c’est au tour du marché des puzzles d’être courtisé. C’est tout naturellement que la marque décide également d’imprimer des livres sur différents sujets, toujours en liant avec notre pays : du petit livre rouge sur les Helvètes, en passant par des livres de cuisine ou d’humour, au guide de randonnées basé sur… la bière. Ou comment lier l’utile à l’agréable.

Après le Röstigraben, c’est la frontière du pays qui est franchie. En 2010, Helvetiq crée le jeu « Belgotron » pour les Belges et son plat pays afin de mettre d’accord les Wallons et les Flamands. Puis, c’est au tour de villes du monde entier de voir leur nom apparaître sur les boîtes helvétiques avec New York, Londres, Berlin. Le voyage continue avec la fabrication de jeux sur la Suisse qui ne fléchit pas et qui s’étend désormais à des domaines multiples comme l’iconographie, les langues nationales, mais aussi les villes suisses.

Aujourd’hui, la géographie et la cartographie de notre pays se retrouvent au centre du divertissement avec la nouvelle parution « Autour de la Suisse en 80 Cartes », mais aussi à travers le continent européen avec les jeux « Grand Tour Europe / Switzerland ».

Un système éducatif divertissant

Helvetiq, une PME qui a pour mission de nous à approfondir nos connaissances sur notre pays, notre culture, nos icônes, nos langues, notre système politique, nos villes, nos campagnes. Fini les cours d’histoire barbants et assommants qui ont marqué notre jeunesse, et qui finalement ne nous ont laissé en tête que quelques dates. Pouvez-vous me décrire ce qui s’est passé en Suisse en 1291, 1798, 1848 ? En gros, euh…oui…non… Eh bien, si vous aviez joué à Helvetiq, vous le sauriez. Helvetiq et ses produits nous permettent de sortir d’une partie de rigolade en devenant plus intelligent.

Pour Hadi, aujourd’hui écrivain, ingénieur, analyste vaudois, la Suisse est un pays modèle qui devrait toutefois faire attention à ne pas se reposer sur ses lauriers :

« Quand les choses vont relativement bien, il y a toujours un risque de stagnation. Je souhaite à la Suisse ce brin de folie créative qui pourrait la faire avancer davantage. »

Alors Hadi, un petit conseil à donner dans ce sens ?

« Créez ! Vous verrez, c’est passionnant ! »

Basile Bucher

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