D’un pays à l’autre, d’une école à l’autre, et toujours plus d’amis
Voyager rime pour la plupart des gens avec farniente, cependant, pour certaines personnes, c’est un mode de vie, d’étude et de travail. On a rencontré un de ces zigotos ; Charles-Guillaume Held, un étudiant qui a des fourmis dans les jambes depuis sa plus tendre enfance. Bien qu’il soit né dans la capitale, il a déjà passé plus de la moitié de sa vie à l’étranger.
Le début de l’histoire de notre Suisse du jour est lié au métier de son père, la diplomatie, qui lui fait vivre son enfance d’un pays à l’autre – au bon vouloir des assignations du DFAE, le Département fédéral des affaires étrangères. Alors Charles, pas facile de se faire des attaches dans ces conditions ? « Non, ce n’est pas facile, mais cela m’a permis de me faire un réseau d’amis dans le monde. Je peux contacter des amis dans beaucoup de pays différents lorsque je voyage ». Sympa d’avoir des logements gratuits partout. C’est parti, commençons le voyage avec lui.
À six mois, premier départ direction Bruxelles, puis retour à Berne pour 10 ans. La plus longue période passée au même endroit où il commence sa scolarité en français dans la capitale… eh oui, c’est possible. Prochain arrêt, le Chili, un pays qui va le marquer profondément, où il apprend la langue et se confectionne un solide réseau d’amis. Mais, comme toujours, il faut repartir, direction l’Égypte cette fois. Le changement d’hémisphère l’oblige à patienter six mois avant de reprendre l’école. Ses parents lui font donc faire escale en Suisse profonde, à Engelberg, pour apprendre le suisse-allemand. Une anecdote dans l’Oberland ? La rencontre avec un fils de paysan qui veut devenir Pape. Une histoire que nous ne pourrons malheureusement pas raconter sur Rostigraben, car Charles a perdu son contact.
Place aux études
Passer de Engelberg au Caire provoque un certain dépaysement ! Une période assez compliquée pour Charles car, en ne restant qu’une seule année sur place, l’apprentissage de la langue est difficile tout comme l’intégration. Néanmoins, cela reste une expérience très enrichissante selon lui. « Le Caire ne s’arrête jamais, il y a autant de trafic de voitures la journée que la nuit».
En 2006, retour en Suisse pour ses études. Mais après un semestre en HEC, où il découvre que ce domaine n’est pas le sien, place au service militaire. Puis, de retour à l’université de Lausanne, il obtient un Bachelor en Sciences politiques. Avec son papier en poche, c’est au travail qu’il rêve, et comme toujours c’est vers l’étranger qu’il se tourne, plus particulièrement en Uruguay et en France pour faire des stages.
Charles finit par reprendre des études mais cette fois à Bruxelles – son premier pays d’accueil quand il avait six mois – pour faire un Master en urbanisme et aménagement du territoire. Des études qui se déroulent le soir pour lui permettre de travailler comme employé communal au service du logement la journée. Un job intéressant et social, où il joue principalement le rôle de médiateur entre propriétaires et locataires et pour lequel il a fallu prêter serment au Roi de Belgique.
Et la Suisse dans tout ça ?
Ce n’est pas facile de penser à la Suisse quand on y vit que rarement. Mais son parcours de vie lui a offert une ouverture d’esprit sur le monde, c’est pourquoi lorsque l’on parle de la Suisse avec Charles, la votation du 9 février y trouve une grande place. Un choc qui l’a poussé à signer l’initiative Rasa pour s’opposer à cette votation. Bien que les Belges le taquinent un peu sur le sujet, cette votation n’a pas défrayé la chronique sur place, selon lui.
Charles ne perd pas pour autant ses racines de vue et désire revenir s’établir en Suisse : « un très bon endroit pour fonder une famille », dit-il. De plus, avec son futur papier dans l’urbanisme, le travail ne devrait pas manquer dans notre pays car selon lui : « Le pays est petit et très actif, la démographie augmente, il est donc très important de réfléchir à comment aménager son territoire de manière durable. »
Charles cherche en ce moment un appartement à Berne où s’installer avec son amie, dans l’objectif d’effectuer son travail de mémoire focalisé sur la Suisse. La boucle semble donc bouclée avec son futur retour à Berne… mais pour combien de temps ?
Basile Bucher
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