Chaleur + faible enneigement = – de glaciers
L’été en Suisse a été chaud, même très chaud. Pour nous, êtres humains, la situation était plutôt sympathique, avec à la clef petits verres de blanc bien frais, et un nombre incalculable de glaces ingurgitées. Mais une autre sorte de glace mérite d’être au centre de nos préoccupations. La nature a subi de plein fouet les fortes chaleurs de l’été, une problématique qui a eu des répercussions spectaculaires sur des icônes de notre pays : nos glaciers.
Les grands glaciers en Suisse n’ont cessé de reculer depuis 1870, année qui marque le début des mesures de la Confédération :
« Le phénomène s’est même accéléré ces dernières décennies à cause du réchauffement climatique. Même si les températures se stabilisaient, les glaciers continueraient de se retirer jusqu’à ce qu’ils atteignent un nouvel état d’équilibre. »
Cette problématique majeure de la fonte des glaciers et du faible niveau d’enneigement n’est pas propre à la Suisse, ou aux Alpes, mais bien aux montagnes du monde entier.
Une situation qui touche tout le monde
La communauté scientifique est en alerte. Une étude publiée en ligne le 14 septembre 2015, pour la revue Nature Climate Change, démontre la situation critique dans la Sierra Nevada en Californie où il n’y a pas que du sea, des ex et du sun.
Le manteau neigeux de cette chaîne montagneuse a en effet atteint son plus bas niveau depuis 5 siècles le 1er avril de cette année , selon cette recherche. La masse neigeuse de 2015 ne représente que 5% de la moyenne historique relevée à la même période. Une dégradation de la situation liée principalement aux températures record des mois de janvier à mars dans la région.
La situation est problématique pour l’État californien, car la neige de la Sierra Nevada représente 30% des ressources en eau de la Californie. Si la neige ne tombe pas, le problème devient grave, car 80% des précipitations surviennent durant l’hiver dans cet État. Le gouverneur a dû mettre en place cet été des mesures d’urgence historiques pour réduire la consommation d’eau afin de lutter contre l’extrême sécheresse qui dure déjà depuis quatre ans. La Californie est d’ailleurs aujourd’hui en proie à d’importants incendies liés à cette sécheresse, une année qui va battre tous les records de départs de feux.
Et si on bordait nos glaciers pour les protéger
Dans nos contrées, la situation est tout aussi problématique. Avec l’été caniculaire de 2015, le recul de nos glaciers alpins a été spectaculaire et ces derniers ont sué à grosses gouttes. De véritables records qui dépassent déjà tous les résultats de la dernière canicule en 2003, et la fonte va continuer jusqu’en octobre selon les glaciologues.
Pour lutter contre la disparition des glaciers, nos scientifiques ont ainsi mis en place un système surprenant : la pose de couvertures. La solution est utilisée à plusieurs endroits dans notre pays comme sur le glacier du Rhône qui a reculé de 1,4 km et perdu 350 m d’épaisseur, dont 40 durant la dernière décennie, depuis 1850. La Confédération a donc décidé d’utiliser ce système de couverture depuis huit ans dans cette région afin de protéger la grotte du glacier. On tire la langue et on sourit.
Le but de ces couvertures est de réduire de 70% la fonte des glaciers dans certaines zones. Malheureusement cette solution n’est qu’un système provisoire qui ne résout pas le problème de base du changement climatique. Les experts ne sont que très peu optimistes ; selon leurs estimations, il ne restera que 10% du volume de glace mondial à la fin du siècle. Un sujet important et d’actualité avec l’hiver qui approche et l’organisation de la prochaine conférence sur le climat qui aura lieu en décembre à Paris.
Alors, comment re-faire avancer la Suisse et ses glaciers ?
Cette vidéo marquera les esprits avec l’effondrement d’une partie du glacier de Gutz, vers Grindelwald dans l’Oberland bernois. À découvrir sous ce lien.
Et pourquoi ne pas commencer par faire un jeu de piste sur le sujet ? Vous avez encore jusqu’à la fin du mois d’octobre pour vous inscrire et visiter les expositions « Glaciers en péril ? » et « ALT + 1000 » à la maison du futur à Vessy.
Crédits Images: Alexis François et Julien Mangez via Flickr
Basile Bucher
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