Voici comment faire avancer la science depuis l’intérieur de son garage

• 5 mars 2015

La biologie de garage : la science qui fait bouger la Suisse

Tu t’es déjà demandé à quoi ressemblait l’ADN d’une tomate ? Tu rêves d’avoir les pouvoirs de Spiderman ? Tu as déjà démonté ton réveil ou ton Gameboy pour voir comment ils fonctionnaient ? Tu as déjà pensé à faire voler un mouton ? Tu aimes les sciences naturelles et/ou l’informatique ? Alors la « biologie de garage » est faite pour toi !

Cool ! Mais heu… en fait, c’est quoi la biologie dans un garage ? Ça a un rapport avec les moisissures du plafond de mon hangar à voiture ?

Pas tout à fait… La biologie de garage – ou la « Do It Yourself Biology » –, c’est plus une nouvelle façon de faire de la science qu’une nouvelle science. C’est faire de la biologie différemment : dans un esprit ouvert et participatif, en respectant l’humain et le vivant, le tout à moindre coût et de la manière la plus simple possible. Et n’ayez pas peur d’une attaque imminente de Frankenstein ; les pratiques de la DIY Biology sont régulées par une charte éthique européenne.

bacteries

Ça vient d’où cette idée de faire de la biologie en tant que néophyte ?

Entérinée vers la fin des années 2000 aux Etats-Unis, la DIY Biology est apparue avec la fermeture de nombreux laboratoires – faute de ressources financières suffisantes pour continuer leurs activités. De nombreux particuliers ont ainsi pu acquérir le matériel inutilisé, à prix canon, et ont commencé à jouer les Marie Curie amateurs.

Mais si on réfléchit un peu, on constate que la « DIY Biology » existe depuis déjà bien longtemps ! Pensez par exemple aux jardiniers ou aux viticulteurs qui, depuis le 18ème siècle déjà, ont tenté des greffes et multiplié les expériences pour obtenir des plus beaux fruits ou des nouveaux cépages. Ou encore les premiers malades atteints par le SIDA qui ont testé toute sorte de traitements thérapeutiques, pris au dépourvu face à l’inaction des politiques de santé publique.

Ils veulent démocratiser la science !

La biologie, la chimie ou encore l’agronomie ne sont donc pas uniquement l’apanage des scientifiques mais sont – et ce depuis plusieurs siècles – à la portée de tous ! Bon, après faut quand même être un peu calé en science quoi… Mais le but de ce nouveau mouvement « DIY »  est bien de désacraliser la science, de la domestiquer et de la rendre accessible à tous de manière ludique.

C’est dans cet état d’esprit que Luc Henry, doctorant en biologie à l’EPFL, a crée « Hackuarium ». Combinaison des termes « hacker » (qui désigne une personne passionnée par les systèmes informatiques) et « aquarium », le nom de son association de DIY Biology fait habilement le lien entre science et nature. Mais plus qu’un jeu de mot, Hackuarium représente la volonté de jeunes scientifiques de sortir des sentiers battus académiques et industriels en proposant une approche innovante et collective de la science.

logo_Hackuarium

Des projets innovants qui font bouger la recherche suisse

Scientifiques bien sûr, mais aussi designers, informaticiens, retraités et néophytes sont tous invités à participer aux projets de l’association. L’idée est de créer de nouvelles collaborations, sans hiérarchie, afin de développer des projets de recherches innovants.

Situé dans un local de Renens, le labo communautaire de l’Hackuarium n’a pas attendu longtemps avant de voir une foule de projets démarrer. Les passionnés de sciences travaillent, entre autre, sur des nouvelles semelles de chaussures biodégradables faites à partir de champignons, des stylos à “encre lumineuse“ créée à partir bactérie de poissons de mer, l’impression de modèles macroscopiques de protéines afin de pouvoir les observer (chose impossible jusqu’à l’invention de l’imprimante 3D), ou encore de nouvelles bactéries capables de dépolluer les sols des stands de tirs suisses ! Pas mal pour de la biologie de garage non ?!!

Alors si toi aussi t’es motivé à faire de la biologie autrement, si tu as des idées un peu farfelues mais potentiellement réalisables, si tu es prêt à faire bouger la recherche en suisse, vas faire un tour au labo de l’Hackarium, chemin du Closel 5 à Renens, ouvert tous les mercredi soir dès 19h.

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