Hello Valentin !

Bien connu des Genevois, le parc de Bastions est l’endroit idéal pour pique-niquer, se balader ou piquer un somme durant la pause de midi. Mais on peut également y jouer !

Vous connaissiez déjà les célèbres échiquiers géants, emblèmes du parc ? Depuis 2011, leur suprématie est contestée par l’installation d’une table de go de 2 mètres de long et composée de 361 pions en résine. Véritable star dans les pays asiatiques, le but consiste à placer ses pions sur les intersections de façon à encercler progressivement ceux de votre adversaire. Une simplicité déconcertante qui en a fait son succès, attirant de nombreux promeneurs.

A l’origine de cette installation, Valentin Bussard, encore étudiant au Centre de formation professionnel des arts appliqués (CFPAA), remportait le concours lancé par la Ville. Son nom ne vous dit peut-être encore rien mais, âgé d’à peine 23 ans, vous entendrez bien vite parler de ce gruyérien d’origine.

 

 

Elevé à St-Prex, Valentin obtient un CFC au CFPAA à Genève en design industriel et n’a plus qu’une idée en tête : que le design fasse partie de sa vie. Pari tenu ! Il obtient quelques années plus tard son bachelor au Swiss Design Center à Lausanne, formation en alternance avec une entreprise. C’est par un travail acharné, reliant étude et boulot qu’il concrétise peu à peu son rêve.

Sympa la planche à pain

Diplôme en poche, c’est par amour que Valentin atterrit en Angleterre et qu’il y a élu domicile quelques mois par année. L’occasion pour le jeune homme de se lancer dans une nouvelle aventure et d’améliorer par la même occasion son niveau d’anglais. Et s’il ne vit pas encore exclusivement du design, il ne s’en plaint pas ! Chantier ou travail de bureau, le jeune designer voit dans ces jobs alimentaires l’occasion de se déconnecter, de sortir de sa « bulle » et d’avoir une autre vision du monde qui l’entoure.

Côté design, les créations de Valentin sont larges, du mobilier au luminaire en passant par de petits objets et accessoires. A l’image de MICLINAISON, un meuble inspiré du chevalet et qui joue avec les codes du porte-manteau, du miroir et de l’étagère ou PRAGMA, une planche à pain stylisée et pragmatique. Des créations personnelles qu’il désire volontairement sobres :

« Je suis attiré par la sobriété, la simplicité ainsi que la face brute des choses dans la vie de tous les jours et que j’essaie de transmettre dans mon design comme une philosophie. »

Et son art, il aime également l’exercer en duo ! C’est de son amitié avec Antoine Brack qu’est née Valentoine, la première collection commune du designer industriel et du graphiste, union de leur passion dans la création de prêt-à-porter et d’objet. Se projeter dans l’avenir ? Valentin Bussard reste prudent et rêve de pouvoir continuer et vivre de sa passion. En créant, oui, mais pourquoi pas également en la partageant et en l’enseignant à d’autres.

Et la Suisse… ?

Optimiste, ce ne sont pas les événements qui manquent en Suisse. Que ce soit en Suisse romande ou alémanique, une grande scène artistique, tous milieux confondus, existerait bel et bien mais elle est encore peu visible. Alors Valentin, quel est ton constat ? Comment faire bouger la Suisse selon toi ?

« Je pense que la Suisse bouge déjà énormément, ce ne sont pas les options qui manquent. Le problème se situe plutôt au sein de la communauté suisse qui ne fait peut-être pas assez l’effort de se déplacer à ces manifestations ». Top ! Merci, le message est passé !

Découvrez sa collection Valentoine ou ses dernières créations sur son site internet dont certaines de ses oeuvres sont disponibles à la commande et distribuées par le designer lui-même.

Photos de Dominique Green

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