Swissto12, une spin-off de l’EPFL, va envoyer ses antennes 3D en orbite

• 17 juin 2015

Des micro-ondes dans l’espace

Maintenant que les smartphones permettent d’avoir la radio, la télévision, le GPS, internet et une foule d’applications directement dans sa poche, les transferts de données sont toujours plus importants. Ceci impose une capacité toujours plus puissante des antennes satellites qui doivent assurer la circulation d’un débit croissant de communications en tout genre.

Pour garantir ce flux constant d’informations, les satellites ont recours aux micro-ondes. Non, il ne s’agit pas de fours spatiales mais bien d’antennes complexes et sophistiquées qui transmettent les données d’un utilisateur à un autre. Mais ces antennes ont de plus en plus de mal à maintenir la cadence.

La qualité et la forme des émetteurs ont un impact direct sur la capacité de transferts de données. C’est pourquoi la spin-off Swissto12 s’est spécialisée dans le développement d’antennes en polymères ultra légers, fabriquées avec des imprimantes 3D. Un nouveau système qui a des airs de science fiction.

Des antennes plus efficientes et plus économes

À chaque fois qu’Emile De Rijk, CEO de Swissto12, et ses collaborateurs présentent leurs produits, ils observent la même réactions chez leurs clients. D’abord des sourcils froncés annonçant un air dubitatif, puis un léger relâchement des mâchoires et finalement des yeux écarquillés et plein d’étincelles une fois qu’ils constatent les performances des nouvelles antennes.

« C’est un peu comme si on leur parlait de science fiction dans un premier temps. Lorsqu’ils voient les antennes et les résultats des tests effectués, ils commencent à y croire » sourit Emile. Longues de quelques dizaines de centimètres seulement, leurs sculptures de plastique imprimé sont conçues au nanomètre prêt pour ensuite être métallisées selon un procédé breveté innovant.

Dix fois plus légères que les émetteurs en métal, les antennes de Swissto12 permettent de diminuer de façon drastique les coûts de lancement de nouveaux satellites. Il faut en effet compter entre 10 et 20 milles CHF par kilo. Alors le potentiel de cette nouvelle technologie fait tout simplement rêver.

Des antennes pour faire avancer la Suisse ?

Swissto12 vient de signer un contrat avec l’Agence spatiale européenne (ESA) pour développer ce nouveau concept d’antennes en polymère recouvert de métal. La spin-off de l’EPFL ouvre la porte d’un nouveau champ d’études dans lequel l’ESA met beaucoup d’espoirs. Il s’agit en effet du premier contrat de l’organisation européenne dans ce domaine.

Créée il y a quatre ans, Swissto12 collabore déjà avec le Swiss Space Center – dont la spin-off est devenue membre – pour encourager des synergies entre la communauté spatiale Suisse et les agences spatiales internationales. Soutenue par le Swiss Space Office, l’équipe de Swissto12 procède actuellement à une nouvelle levée de fonds.

À terme, ces antennes en plastique doivent permettre d’améliorer le haut débit d’internet par satellite pour optimiser l’accès à la toile aux utilisateurs lors de leurs déplacements, que ce soit en avion, en train, en bateau ou en voiture.

Image de Alain Herzog

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