L’histoire d’un étudiant qui part se givrer pour la paix

• 27 août 2015

Chaleur ou grand froid, il faut choisir

Les étudiants qui bougent de leur pays pour effectuer un Erasmus ou obtenir un diplôme choisissent généralement des endroits sympathiques, dynamiques, où la fête est belle, le climat chaud – particulièrement en bord de mer. Ce n’est pas pour rien que l’Espagne est la destination favorite des étudiants Erasmus originaires de l’Union européenne, une statistique qui vaut aussi pour les Suisses. Et d’ailleurs, malgré la votation du 9 février, les étudiants suisses bénéficient toujours d’un programme spécial pour étudier à l’étranger, en tout cas pour les années 2015 et 2016, pas de quoi traîner!

Bon, il est vrai que le choix des études se fait en général dans une réflexion un peu plus poussée, liée aux perspectives d’avenir… mais de là à partir dans le Grand Nord, il y a un pas que beaucoup de personnes ne franchiront jamais. Pour partir étudier en Finlande, il faut être légèrement givré ou avoir du sang de Viking dans les veines, même si ces derniers viennent plutôt de Norvège et de Suède.

Notre Suisse du jour  a effectivement décidé de braver vents et giboulées,  d’enfiler sa doudoune et ses gants et de partir en direction de la Finlande. Il y effectue un Master en Irénologie, un nom plutôt barbare pour un domaine pacifique. L’Irénologie, c’est la science de la Paix.

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Une vie de pays en pays

Janne-Nicolas Javet est originaire du Vully fribourgeois, comme le fameux gâteau à la crème et au sucre qui se mange aussi salé avec du lard et du cumin. Néanmoins, Janne est né dans une contrée plus lointaine, à Oslo plus précisément – il y a donc bien un lien avec les Vikings. De plus, sa mère est Finlandaise – d’où la résistance au froid.

Son père étant consul pour le gouvernement suisse, Janne est trimballé comme un bagage durant son enfance entre l’Afrique, l’Amérique du Sud, les Caraïbes, et brièvement l’Europe. Mais les racines paternelles suisses sont tenaces, la famille passe pratiquement tous les étés dans notre pays. En effet, c’est en Suisse, à Lausanne pour être précis, que Janne décide de rentrer à l’université pour effectuer un Bachelor en Science politique, dont un semestre d’Erasmus à Heidelberg en Allemagne. Décidément, la mer et les plages, ce n’est pas pour lui.

Après avoir effectué son service militaire en Suisse, c’est le départ pour le Grand Nord. Janne est donc actuellement en Finlande à l’université de Tampere et complète son Master en Irénologie, Médiation et Polémologie (études des conflits).

La politique, la Suisse, le compromis et la Finlande

Janne est un passionné de politique et il a toujours été impressionné par la manière dont le système politique d’un pays se reflète dans ses propres structures, comme les associations ou les fédérations. Dès son arrivée à Tampere, il s’intéresse à la politique universitaire – l’équivalant des Fédérations d’étudiants en Suisse – et essaie d’y importer notre culture du compromis : « La particularité du système suisse étant les droits populaires étendus, l’importance de prendre en compte tous les points de vue et d’atteindre un compromis est centrale. Il ne suffit pas d’écouter un point de vue, il faut avant tout le comprendre. La Finlande est un pays stable, avec un nombre important de grandes coalitions qui dépassent les barrières partisanes, malheureusement, le compromis en Finlande signifie souvent trouver un accord minimaliste et surtout ne pas parler des sujets qui fâchent. Je pense que c’est à ce niveau-là que je contribue le mieux : en amenant une manière de voir les choses plus suisse. » 

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Selon Janne les clefs de notre monde aujourd’hui sont liées aux réseaux et contacts. Dans ce sens, pour faire avancer notre pays, il parle de la cinquième Suisse, c’est-à-dire la partie suisse expatriée, comme étant la richesse de notre pays. Une mine d’or, car ces personnes sont généralement très cultivées, disposant d’un immense réseau et ayant des expériences incroyables ; un véritable trésor pour faire évoluer et grandir notre pays, selon lui. Qui serions-nous pour le contredire? « Ce que je souhaite à la Suisse, c’est de savoir profiter à fond de ce qui fait notre richesse – c’est-à-dire notre tolérance, notre multilinguisme, notre esprit d’initiative, d’innovation et d’entreprise – et le promouvoir au-delà de nos frontières. En exportant cet esprit suisse, le monde peut devenir un endroit meilleur, plus paisible et plus tolérant. »

Et si nous décidons nous aussi de sauter le pas pour le Grand Nord, tu nous donnes quelques conseils, autres que celui de s’habiller chaudement ?

  • Une petite croisière sur le lac Pyhäjärvi jusqu’à Viikinsaari, en gardant suffisamment de temps pour une petite excursion au Musée Lenin et dans le vieux quartier ouvrier d’Amuri.
  • Louer un bateau-sauna pour trois ou quatre heures et aller se promener sur l’un des lacs en profitant du soleil de minuit – l’option moins chère étant Rajaportinsauna : le plus vieux sauna public de Finlande, ambiance garantie avec certainement les meilleurs löyly de Finlande ; se remplace en hiver par un sauna aux bains publics de Rauhaniemi et une plongée dans le lac gelé.
  • La Brasserie Plevna et ses spécialités régionales, arrosées de bières artisanales primées ou simplement le boudin noir typique de la région avec un verre de lait sur l’un des trois marchés de la ville.
  • Aller à l’aéroport de Helsinki ou de Kittilä en plein hiver et apprendre à mettre en place un plan neige – conseil éducatif pour la Suisse afin d’éviter les chaos aéroportuaires pendant les Fêtes, merci.

Vous l’aurez compris, n’hésitez pas à contacter Janne pour obtenir des conseils avant d’aller visiter la Finlande! Näkemiin.

Ici, chez Rosti, on adore raconter les histoires des expatriés qui font avancer la Suisse, comme celle de notre Viking du jour. Alors à vos crayons, ou plutôt à vos claviers, et envoyez-nous votre histoire pour que nous puissions écrire un article sur vous et votre aventure, à la sauce Rosti.  

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