Pumpipumpe, le partage local entre voisins

• 20 novembre 2015

T’as besoin de quoi l’ami ?

Besoin d’un grill pour ton prochain BBQ ? D’un costume ou d’une boule disco pour ta prochaine soirée ? D’un fer et d’une planche à repasser pour ton prochain entretien d’embauche ? D’une paire de boots pour un week-end de ride cet hiver ? D’un beamer et d’une machine à pop-corn pour une soirée ciné ? d’une tente et d’un sac de couchage pour un weekend en montagne ?

On a tous une foule d’objets qu’on utilise tous les 4 tremblements de terre et qui prennent de la place dans notre cave, notre cuisine ou notre salon. Et le pire, c’est que nous sommes des milliers à posséder ces mêmes objets. Alors au lieu d’acheter tous les mêmes trucs, pourquoi ne pas se les prêter quand on en a besoin ? C’est l’idée d’une association bernoise qui encourage le partage entre voisins grâce à des autocollants.

Des autocollants à partager ? Comme des panini ? Pas exactement… Le principe est simple : à chaque objet que vous êtes prêt-e à partager correspond un petit autocollant que vous pouvez coller sur votre boîte aux lettres pour signifier à vos voisins qu’ils peuvent vous emprunter ces objets.

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Moins de consommation, plus d’interactions

Le but de Pumpipumpe est simple. L’association entend promouvoir une utilisation consciente des biens de consommation en favorisant le partage local à l’achat de produits neufs. De plus, emprunter des objets à ses voisins peut être une bonne façon d’établir le contact et/ou d’apprendre à mieux les connaître.

Loin d’imposer des règles de transactions, Pumpipumpe se contente d’encourager la prise de contact. Libre à chacun d’établir les conditions de prêt et d’emprunt avec ses voisins. Si l’association encourage la gratuité en misant sur le respect et le soin des utilisateurs à l’égard des objets empruntés, vous pouvez toujours demander une garantie ou une part de gâteau en gage de bonnes intentions.

Depuis 2012, l’association encourage la prise de contact « sur le terrain ». Aujourd’hui, pour faciliter les échanges et augmenter la visibilité des boîtes aux lettres, Pumpipumpe.ch propose une carte permettant de visualiser les participants et ce qu’ils sont prêts à prêter. Et on constate ainsi le potentiel du concept.

Si l’idée vient de Suisse, c’est l’Allemagne qui compte le plus d’utilisateurs. Mais on dénombre tout de même plus de 1’300 boîtes aux lettres décorées d’autocollants en Suisse. Et Pumpipumpe a même gagné la Russie, les USA, le Brésil et le Japon. 

Une économie du partage de plus en plus en vogue

On entend de plus en plus parler de « sharing economy » – l’économie du partage donc. Rien qu’avec l’essor de AirBnB et Uber, le monde économique a pris de violents uppercut. Car le fonctionnement sur lequel reposent ces nouveaux acteurs économiques redistribue les cartes du marché. Ce qui entraîne des réactions très contrastées. Entre l’ire des hôteliers et des chauffeurs de taxis et l’enthousiasme des consommateurs pour ces nouveaux services en ligne, la polémique est lancée !

Pour ou contre l’économie du partage ? Une chose est sûre, le concept n’a fondamentalement rien de nouveau mais va très certainement continuer à faire son chemin. Car le principe de l’économie du partage est quasi infaillible : en gros, ceux qui proposent des biens à autrui les rentabilisent et ceux qui en profitent diminuent leurs coûts. Tout le monde est gagnant.

Si Pumpipumpe est bien une association à but non lucratif, une foule de nouveaux services se sont engouffrés dans cette voie de l’économie de partage, profitant des nouvelles habitudes de la génération connectée pour monter leur business. Car l’économie du partage est aussi un credo qui rapporte. Les chiffres d’affaires de AirBnB et Uber ne démentiront pas le constat.

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Et la Suisse, une sharing community ? 

La Suisse aussi compte de nombreux services 2.0 qui reposent sur le principe de l’économie du partage. Mais quand on considère les coopérations immobilières ou agricoles qui mettent leurs capitaux en commun depuis le 19ème, on se rend vite compte que la consommation collaborative existait déjà bien avant l’ère d’internet. Le web n’a fait qu’agrandir l’échelle.

Plutôt ouverte à cette économie du partage, la Suisse s’est même distinguée parmi les pionniers dans le domaine des services collaboratifs. Saviez-vous par exemple que Mobility – ces fameuses voitures de location rouge en libre service – existe depuis 1987 ? Pas étonnant qu’on retrouve aujourd’hui en Suisse de nouveaux acteurs comme Sharoo.

Et il y en a bien d’autres. Côté immobilier, c’est à un Suisse que l’on doit la plateforme de réservation d’appartements et de maisons HouseTrip. On peut aussi trouver une personne qualifiée dans son voisinage pour installer ses appareils high-tech grâce à Mila ainsi que d’innombrables professionnels à moindres coûts grâce à jacando. Une foule d’objets en tout genre se prêtent aussi sur sharely.ch. Vous pouvez même louer une vache sur Khleasing.ch ! Ou manger chez votre voisin via cookeat.ch. Ou encore louer un bureau grâce à Seedspace.

Bref… l’économie du partage est en marche. Vous êtes prévenus !

L’équipe Rosti

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